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Du scandale dans l'art
5 avril 2010

Caravaggio

« Bandit, Voyou, Voleur, Chenapan ! », ainsi Prévert aurait-il pu l’inventorier. Michelangelo Merisi dit le Caravage (1571-1610) n’a certainement pas usurpé sa réputation sulfureuse. Certes, il était tout cela, et bien plus encore, mais ce génie du mal se doublait aussi d’un grand artiste. L’homme-scandale de la Contre-Réforme catholique lui apporta en effet une puissance naturaliste d’une rare intensité, abolissant toute hiérarchie entre les sujets nobles et bas et restituant superbement le déroulement des scènes sacrées, « de la même façon que si on les découvrait dans les quartiers populaires de l’Italie du XVIIème siècle » (Pierre Cabanne). Dans sa quête déraisonnée et passionnée de la vie, il a contribué de manière décisive à bousculer les genres picturaux et à transformer l’iconographie religieuse en un théâtre populaire et vivant d’où émergent de terrifiants contrastes d’ombre et de lumière. Fuyant ses crimes et méfaits à travers l’Italie, le Caravage s’installe dans la cité éternelle en 1590. Là, il reçoit bientôt l’appui providentiel du cardinal Francesco Del Monte qui aimait outre la peinture et la jeunesse, les novateurs dont ses collègues conformistes se méfiaient à juste titre. C’est ce même protecteur qui offrit au Caravage l’occasion de peindre des sujets bibliques. Plusieurs de ses œuvres majeures lui seront refusées, jugées trop vulgaires voire scandaleuses par ses commanditaires, comme la première version de La Conversion de saint Paul (1601), celle de Saint Matthieu et l'ange (1602) ou plus tard la Mort de la Vierge (1606) dont nous nous proposons ici d’analyser le caractère indomptable et scandaleux qu’on ressent seul devant les chefs d’œuvre.

 

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